
Une pièce en 3 actes écrite et racontée par Michel ...
-Vous n’avez pas pu venir ?
-Où donc ?
-Eh bien, à la surprise-sortie !
-C’était à guichets fermés…
-Alors, il faut que je vous raconte :
Je vais commencer presque par le commencement. Mais je ne peux pas m’empêcher de saluer d’entrée l’organisation, la maîtrise des acteurs, le professionnalisme, quoi ! En 3 actes, avec un respect scrupuleux de l’unité de temps (il a fait très beau), l’unité de lieu (on ne pouvait pas sortir) et l’unité d’action bien sûr : photographier macro et proxy, intrigues secondaires proscrites.
1erActe. Le Parking
C’était à la fois une arrivée et un départ annoncé. Quelle belle séquence ! Eve la première sur place, son rôle, son nom l’y obligeait presque. Quelques acteurs ensuite –je ne les nommerais pas-, qui avouent leur trac (y a eu des histoires de froc aussi), qui ont peu dormi, qui ont tourné en rond de longues minutes avant d’oser se garer. Le maitre Gérard arrive plus tard, se gare en retrait de la foule. La foule qui attend, chacun toujours tendu et là, comme le deus ex machina, le Président Alain : on ne le reconnait pas tout de suite dans sa tenue casquée, avec une cape rouge, et un beau coursier. Ouahhhh.
Fin du 1er Acte.
Applaudissements.
2èmeActe. La Quête.
Résolument moderne : une belle scénographie, un décor bucolique, la lumière aussi est bien réglée.
Un petit groupe buvant déjà les paroles du maître. D’autres ici et là, comme s’ils cherchaient une évidence, une révélation. L’acoustique était un peu faible, on n’entendait pas tout le texte, qui était improvisé d’ailleurs (peut-être pas les répliques structurantes du Maître). Ce n’était pas grave du tout : on pouvait même à certains moments se demander s’il ne s’agissait pas de danse …très moderne bien sûr.
Ici, trois ou quatre jeunes personnages se sont alignés devant un mur. Magique pour beaucoup.
Des grincheux n’ont pas aimé et ont même dit « on croirait qu’ils sont en train de faire pipi « !?
A un autre endroit de la scène, un couple attirait le regard : ils tenaient un fin matelas d’un bleu stupéfiant, et allaient s’allonger ici, puis là, avec moultes sourires.
Et partout, au milieu de la rosée qui s’effaçait, les acteurs, non pas les acteurs, les personnages
prenaient des poses originales. Peu naturelles, elles devaient mettre en évidence je crois, la vie, la vraie vie qui n’est que jeu de rôles et contorsions.
Je pourrais décrire encore mille moments, un seul pour ne pas vous lasser : quand le Maitre Gérard a parlé d’une grenouille qui lui avait fait forte impression (sic) : elle aurait eu le sommet du crâne brûlé.
Que d’émotions !

3èmeActe Toute la troupe se retrouve comme par miracle autour d’une table. Ça me fait penser à la Cène-sans Judas qui n’avait pas pu venir. Tous les acteurs resserrés donnaient une impression de force, de densité, l’énergie d’être ensemble
J’ai fermé les yeux pour mieux ressentir ces vibrations. Ce sont les applaudissements qui m’ont réveillé, les gens debout, bavards, affairés. La pièce était terminée. J’étais un peu perdu.
Et les acteurs caricaturés par l'objectif incisif de Sergio ...
Gérard arrive au Rv monté sur ressorts, l'oeil f/2.8,
Alain arrive casqué, l'oeil f/11,
Eve compte ses ouailles, mince nous sommes treize,
Domi réalise tout à coup que ça fait 45 ans jour pour jour qu'elle a rencontré son Tarzan... Son regard se perd dans les nuages qu'éclaire doucement le soleil du matin...
Sergio est paumé dès qu'il sort du Vieux Nice,
Eric cherche des sauterelles à bas résille,
Sandra cherche son coach,
Michel envoie du très lourd, il est cuit du coup...
Kristina cherche ses réglages dans les hautes herbes couvertes de rosée,
Pétra shoote avec application comme à son habitude,
Annick cherche des tableaux de maître dans les massifs de pavots de Californie,
Jean-Baptiste hésite à se relever après s'être couché,
Jacques exhibe un petit truc tout riquiqui et son gros machin,
Et puis c'est le débrif... le débrif ? mon oeil ! c'est plutôt la curée sur le café, les chocolats, les chouquettes, les petits gâteaux...