A l'initiative de Claude-Marie la baroudeuse, le 7 janvier, six fêlés se retrouvent avant le lever du soleil à Caille (1122m).

Froid polaire, la neige crisse sous nos pas, la « nifle » gèle au bout du nez, buée sur les viseurs, brume en fond de vallon, ambiance...
Eric le grognard va tête nue, cheveux givrés, la barbe naissante est blanche. Claude-Marie a chaussé les raquettes. Je ne vois plus que le bout du nez de Mo, Alain shoote, shoote... Quant à Domi et moi qui avons laissé nos vêtements de montagne à la Foux, nous trottinons sur place pour que notre raisiné ne caille pas (si je puis dire) Nous quittons la piste principale pour emprunter une trace de raquettes. Parfois nous nous enfonçons jusqu'au genou, ambiance, ambiance... Certains APN jettent l'éponge, les batteries nous lâchent les unes après les autres, pas de problème, en vieux photographes trotteurs nous avons prévu les batterie de secours... Las, elles sont congelées elles aussi et ne fonctionnent pas.
Au bout d'environ une heure trente, nous réalisons que nous sommes en train de nous geler au sens propre. Retour vers les voitures, moteur en route, chauffage à bloc. Claude-Marie :
- Hé les copains, mon thermomètre m'annonce -20°
- Tu rigoles il ne marche pas ton zinzin...
(La météo officielle confirmera le lendemain que la température était de -20,9°)
Café, chocolat brûlants, petits gâteaux préparés par ces dames, qu'ils sont bons ces moments de chaleur (enfin toute relative) Nous ranimons les batteries d'APN à la soufflerie des chauffages de voiture.
Nous y retournons, est-ce l'effet des boissons chaudes ou du soleil qui a percé, nous supportons mieux le froid. Le paysage est magnifique. On shoote, on shoote... Nous avons tenu tout de même jusqu'à 11 heures.
Sur le chemin du retour, nous apercevons les silhouettes connues et sympathiques de nos trois compères : Jacques, Jean-René et Stéphane qui sont également à la manœuvre. Ha ha, retrouvailles chaleureuses, on n'est jamais seul sur un bon coup !
Enseignements techniques :
Il faut être très bien équipé dans ces conditions de froid. Alain a eu les doigts cruellement gelés. Je n'ai moi-même par encore récupéré la sensibilité au bout de deux doigts. J'envisageais un moment un stage photo en haute montagne avec Mario Colonel, photographe chamoniard bien connu. Il me disait que le froid est l'ennemi n°1 du photographe en montagne, il faut souvent attendre longtemps sur place, la lumière, le soleil...
Il existe plusieurs systèmes de « gants chauffants » pour protéger les mains du froid. Je connais des montagnards aguerris qui les utilisent.
A l'annonce de cette sortie, nous sommes allés achetés des « boots » chez Décathlon. Elles sont pratique pour aller chercher les croissants le matin en station mais pas adaptées à ces conditions. Exceptée Claude-Marie qui avait chaussé les raquettes, nous n'avons pas pu sortir des pistes tracées pour chercher le meilleur angle de prise de vue, nous nous enfoncions jusqu'au genou. L'idéal dans ces cas-là sont les chaussures de montagnes et les guêtres pour que la neige ne rentre pas dans les chaussures.
Nous avons commis une faute de débutant en laissant les batteries dans les sacs. Il faut les transporter dans les poches ou les caleçons. Je parle bien des batteries d'APN, pour les batteries de voiture c'est plus difficile...
Il ne faut pas attendre d'être complètement frigorifié pour se mettre à l'abri. Le corps a besoin de temps pour se réchauffer...
Enfin, pour ceux qui aiment se balader dans l'arrière pays durant l'hiver, les pneus neige ne sont pas un luxe. Nous avons les nôtres depuis seulement deux semaines et ne le regrettons pas. Des dizaines de voitures qui allaient sur Andon chaînaient lorsque nous sommes redescendus sur la route de Gréolières.
Cette sortie club restera dans les annales ! Merciiii Claude-Marie !
« Le bonheur ne vient pas à ceux qui l'attendent assis »
